Publié le 05/12/2024
Wayne Bourgeais durant le TT 2024
Déjà c’est une course unique au monde, c’est la Saint Graal de la moto en termes d’adrénaline. C’est une des meilleures sensations au monde où tu es seul face à toi-même, tu repousses tes limites à chaque tour et tu n’as pas le droit à l’erreur. J’aime les sensations que cette course procure par rapport à d’autres. Oui, c’est le Saint Graal et il n’y a pas de mots tellement la course est fabuleuse.
Alors, non, on ne laisse pas notre cerveau de côté comme tout le monde le dit. Tout est calculé au centimètre près, on calcule tout, c’est quelque chose qu’on travaille toute l’année. C’est beaucoup plus de travail que pour une course ou un circuit classique. Chaque passage est calculé, on sait où freiner, c’est en fait une partition de musique que l’on reprend à chaque tour.
C’est une île fabuleuse, il a tellement à y faire. Cela fait 7 fois que j’y vais en tant que pilote, mécano, visiteur et je n’ai pas encore fait toute l’île tellement il y a de belles choses à voir. Les gens sont super sympathiques, je l’appelle l’île magique, il y a tout, la population, les paysages, tout est regroupé dans un seul endroit, c’est magnifique.
Mes parents sont motards et depuis petit, je suis baigné dans la moto. Un jour, ils m’ont offert une cassette. A l’époque, il y avait Mikaël Pichon qui faisait de l’enduro ou du motocross, je ne me souviens plus. Et là, il parle de cette course et en fait, j’ai tout de suite accroché. Je n’en ai jamais parlé plus que ça, je gardais ça pour moi. J’ai commencé la course sur route en 2016 et j’ai décidé de tout faire pour aller là-bas. Je suis là maintenant, j’ai commencé par le Manx, maintenant je suis au TT, c’est fabuleux. C’est beaucoup de concessions, de sacrifices mais j’y suis arrivé. J’ai toujours voulu faire cette course. Je vais à mon rythme et je ne brule pas les étapes.
Oui, toujours, juste avant le départ j’ai une petite boule. Tous mes mécanos… j’ai mon papa qui est là, je reçois beaucoup de messages juste avant : « fais attention » et du coup oui, ça met une petite pression. Je suis déjà parti avec la gorge serrée, presque les larmes aux yeux. C’est très émouvant, c’est comme si on te disait au revoir alors qu’on revient. Après, on est conscient du danger et on n’est pas à l’abris d’une erreur. Même si on récite une partition. C’est ce qui fait aussi le charme de cette course. Après, voilà, on n’est pas à l’abris et une fois que j’ai mon casque, je ne pense pas à cette peur. J’enchaîne, j’enchaîne, j’enchaîne et si je me fais une petite frayeur, je me remets vite dans le bain et voilà. Pour moi, non, je n’ai pas peur.
D’une, il faut une bonne moto. Quand je dis une bonne moto, c'est une bonne partie cycle, c’est la base de l’île de Man, une moto souple, pas trop rigide, pas trop souple, un mix bien préparé avec un moteur fiable car les moteurs prennent des tours et des tours pendant de longues minutes. C’est un travail d’équipe, sans équipe, je ne pourrais pas. Maintenant, ce qu’il faut c’est du budget. Du budget pour pouvoir aller à la performance et pouvoir m’appliquer uniquement sur mon pilotage et ne pas tout gérer.
Et bien, j’entends « bières, fêtes, concerts ». C’est un endroit à ne pas manquer à l’île de Man ! Il faut aller au bout des bars, y prendre un petit autocollant de l’année, le coller sur sa moto et vous pourrez dire que vous êtes allé au TT. Si vous ne passez pas au Bushy’s, c’est que vous n’êtes pas allé au TT…